Un cri qui enfle et qui étouffe.
Besoin de le laisser sortir, besoin de l'expulser.
On retient trop, on prend sur soi, et on en crève.
Alors tous : les ombrageux, les je m'en foutistes, les donneurs de leçons, ceux aux yeux desquels je ne trouverai jamais grâce, ceux qui ne m'aimeront jamais et me le font toujours sentir, c'est qui m'aimeraient si j'étais autre, ceux qui me méprisent, ceux qui me vouent aux gémonies, ceux qui souhaitent du mal à mes enfants, ceux qui font des promesses qu'ils ne tiennent jamais, ceux qui m'angoissent, ceux qui rient de moi dans mon dos, ceux qui me trouvent trop ceci et pas assez cela, ceux que je dérange, ceux que j'emmerde, ceux qui voudraient me voir crevée, ceux qui me rendent malade, ceux qui m'entravent et me renvoient à ma propre impuissance, ceux qui gâchent tout, ceux qui reprennent après avoir donné, ceux qui volent, ceux qui trompent, ceux qui mentent, ceux qui piétinent mes plus beaux rêves et abusent de ma naïveté...
Allez tous vous faire foutre ! Que mon nom soit rayé de vos carnets d'adresses, de vos mémoires ! Que je sois comme morte à vos yeux ! Et que la joie que l'idée de mon trépas vous procurera sache vous rendre meilleurs, sache vous décourager de reproduire tout ça envers d'autres.
Personne ne mérite autant de fois le chiffre 5. Le chiffre de la lettre "Haine".
argemmios
Wednesday, July 22, 2009
Friday, June 26, 2009
Fatigue estivale
Sensations vagues,
Goutte d'eau submergée.
Lourdement, ne plus rien peser
Au monde.
S'étendre
Sur une grève sans pavés
Ni pancartes dressées,
Qui cependant brise l'élan.
Y laisser l'empreinte épuisée,
Salée d'écume,
De rêves échoués.
Être l'épave craignant l'eau,
La haute mer et ses caresses,
Létale étale sur la coque démembrée.
Galet roulé dans la rivière
De son propre lit,
Bercé sans pouvoir s'endormir.
Absent bien trop las
Pour soulever quelque tempête...
Oh, séant je cherche
Le repos.
Goutte d'eau submergée.
Lourdement, ne plus rien peser
Au monde.
S'étendre
Sur une grève sans pavés
Ni pancartes dressées,
Qui cependant brise l'élan.
Y laisser l'empreinte épuisée,
Salée d'écume,
De rêves échoués.
Être l'épave craignant l'eau,
La haute mer et ses caresses,
Létale étale sur la coque démembrée.
Galet roulé dans la rivière
De son propre lit,
Bercé sans pouvoir s'endormir.
Absent bien trop las
Pour soulever quelque tempête...
Oh, séant je cherche
Le repos.
Monday, May 11, 2009
Après un froid-lumière
Le souvenir premier
Appartient à la Mère
Mais sa lumière décroît toujours
Sitôt que paraît le Roi d'Ombres.
D'ombres aussi le décor,
Noir et vide,
Rien qu'un berceau posé
Sous le double regard,
Et la voix qui hurle en silence
Cet ordre d'expulsion.
Puis je suis là, hantée :
Une enfant aux sanglots affamés.
Le souvenir second
M'est venu dans la nuit d'un songe.
La tour était de métal bleu,
Sans entrée ni créneaux,
Ni toit pour poignarder le ciel.
Rien qu'une forme pure à la taille marquée,
Entre un ciel incertain et des prairies trop vertes.
Trois l'approchaient
Et j'étais chacun d'eux :
Un guerrier, une femme,
Et un poète-magicien.
C'est celui-ci que j'ai traqué
Pendant plus de vingt ans.
Et cependant, en le cherchant,
Souvent j'ai recroisé la Mère.
Aujourd'hui, je les vois presque imbriqués,
Comme si les Autres Côtés
S'étaient superposés, fondus.
Destination unique
Et source pareille :
La Mère.
Le fils est le lien que je n'ai pas à fabriquer,
Les filles sont la tresse d'amarrage,
Et tous les tambours que je frappe
Nous mènent les uns vers les autres.
Appartient à la Mère
Mais sa lumière décroît toujours
Sitôt que paraît le Roi d'Ombres.
D'ombres aussi le décor,
Noir et vide,
Rien qu'un berceau posé
Sous le double regard,
Et la voix qui hurle en silence
Cet ordre d'expulsion.
Puis je suis là, hantée :
Une enfant aux sanglots affamés.
Le souvenir second
M'est venu dans la nuit d'un songe.
La tour était de métal bleu,
Sans entrée ni créneaux,
Ni toit pour poignarder le ciel.
Rien qu'une forme pure à la taille marquée,
Entre un ciel incertain et des prairies trop vertes.
Trois l'approchaient
Et j'étais chacun d'eux :
Un guerrier, une femme,
Et un poète-magicien.
C'est celui-ci que j'ai traqué
Pendant plus de vingt ans.
Et cependant, en le cherchant,
Souvent j'ai recroisé la Mère.
Aujourd'hui, je les vois presque imbriqués,
Comme si les Autres Côtés
S'étaient superposés, fondus.
Destination unique
Et source pareille :
La Mère.
Le fils est le lien que je n'ai pas à fabriquer,
Les filles sont la tresse d'amarrage,
Et tous les tambours que je frappe
Nous mènent les uns vers les autres.
Friday, March 20, 2009
Les Héritiers d'Homère (souscription)
C'est le printemps !
Les fleurs s'ouvrent en même temps que le nouvel appel à souscriptions des éditions Argemmios : pour l'anthologie "Les Héritiers d'Homère" dirigée par Nathalie Dau (c'est moi !) et Jean Millemann.
http://www.argemmios.com/EDITIONS/1024/titres/Homere.html
illustration de couverture : Mathieu Coudray
18 TEXTES AU SOMMAIRE (tous inspirés par les mythes grecs) :
* La Bouteille, le barbu et le sens du monde (Franck Ferric)
* La Caverne des centaures mâles (Marie-Catherine Daniel)
* La Mort d'Héraclès (Claire Jacquet)
* Le Syndrome de Midas (Jess Kaan)
* Le Pacte d'Hécate (Sophie Dabat)
* Aube (Eliane Aberdam)
* Cet éternel orgueil (Nadège Capouillez)
* Prisonnier de son image (TK Ladlani)
* Mayday (Jeanne-A Debats)
* L'Esprit de l'Hellespont (Olivier Boile)
* Nyctalê de Samothrace (Fabrice Chotin)
* Le Chêne et le Tilleul (Charlotte Bousquet)
* L'Hospitalier (Yan Marchand)
* La descente aux Enfers d'Orphée et Eurydice (Anthony Boulanger)
* Pierce's track : the Maid & the highway (Nicholas Eustache)
* Les sept derniers païens (Romain Lucazeau)
* Sémélé (Philippe Guillaut)
* Firestarter (Céline Brenne)
+ une Ouverture, un dictionnaire des auteurs, la bio de l'illistrateur et 1 illustration intérieure médusante, sans compter un Petit glossaire mythologique comportant plus de 100 entrées !
1 carte postale couleur (format 14 x 21,5) : "Morphée offrant aux mortels les secrets des dieux" (réalisée par Mathieu Coudray) offerte aux 60 premières souscriptions
362 pages, 424 gr hors emballage, prix public : 22 euros.
Un pdf de démo, avec les premières pages de chaque texte, peut être feuilleté en ligne :
http://www.argemmios.com/EDITIONS/1024/titres/Homere_demo.pdf
La souscription s'achèra le vendredi 10 avril à minuit.
Monday, March 9, 2009
souscription anthologie "L"
Cela faisait longtemps que je n'avais plus rien écrit sur ce blog.
Trop de travail et d'ennuis de santé, fin 2008 et début 2009.
Je n'ai même pas pensé à utiliser ce support pour inciter les gens à voter pour le prix Merlin (bon, on va essayer de se rattraper pour la dernière semaine, puisque les votes s'arrêtent le 15 mars, donc si ça vous intéresse de soutenir vos auteurs et textes favoris de l'année 2008, ça se passe ici : http://www.presences-d-esprits.com/prix-merlin/listes.php )
En revanche, j'y pense pour annoncer l'ouverture de la souscription pour l'anthologie "L", et cela dès les premières heures, puisque la date d'ouverture était le 8 mars, journée de la femme.
J'y pense, parce que c'est une bonne cause, qui me tient à coeur.
"L", c'est une anthologie sur le thème des femmes maltraitées, mais comportant des textes relevant des littératures de l'imaginaire, et dont les droits d'auteur seront reversés à l'association Aurore - Maison coeur de femmes.
Les auteurs au sommaire de "L" : Nicolas Cluzeau, Nathalie Dau, Lucie Chenu, Sire Cédric, Estelle Valls de Gomis, Joëlle Wintrebert, Li-Cam, Virginia Schilli, Jean-Michel Calvez, M.B.Cras, Ambre Dubois, Maëlig Duval, Justine Niogret, Sophie Dabat et Menolly.
Pour souscrire et avoir des informations : http://www.cds-editions.com/collection-pueblos.htm
Ou directement par chèque en retournant le document suivant : http://www.cds-editions.com/Souscription-L.pdf
Merci par avance à tous ceux qui répondront à cet appel à lire et à soutenir.
Thursday, November 27, 2008
Décès de Jean Markale
Je viens d'apprendre la nouvelle. Jean Markale est parti pour Ynis Avallach le 23 novembre 2008, quittant Auray et la terre des hommes. Il avait 80 ans.
Je l'avais rencontré, trop brièvement, lors d'un Salon du Livre de Paris, voici presque 10 ans, alors qu'il dédicaçait sur le stand Pygmalion. J'ai donc sa signature, avec un petit mot gentil, sur son ouvrage sur les Gaulois. Mais, nouée par la timidité, je n'avais pas osé lui dire tout ce qu'il représentait pour moi...
Cet homme est un de ceux auxquels je dois beaucoup. Ses écrits sur les Celtes m'ont ouvert des pistes lumineuses vers moi-même. Récemment, je lui avais envoyé, en matière d'hommage, mon roman Les Débris du Chaudron, qui n'aurait jamais existé si je n'avais pas lu ses essais et travaux. Je caressais un rêve : qu'il trouve le temps de le lire, et que nous puissions échanger quelques lettres. J'avais envie qu'il soit fier de cette quasi-disciple qu'il ignorait avoir. Mais son état de santé n'a pas permis que ce rêve se concrétise.
Ce soir je suis en larmes. Pour moi, pour ses proches, pour mon amie Céline Guillaume, écrivain, dont il était devenu le grand-père de coeur. Dans l'un de ses derniers livres, paru chez Ouest France, et que j'ai acheté voici peu, Jean Markale défendait la place de la Wallonie dans le monde celte. Lire ceci m'avait fait un bien fou. C'était un peu comme légitimer la non-bretonne que je suis (une tare, aux yeux de certains, puisqu'à ce titre on m'a même interdit d'étudier le breton).
C'est un grand monsieur qui est parti. C'est un grand monsieur que les Belles Gens accueillent désormais à leurs côtés.
Je l'avais rencontré, trop brièvement, lors d'un Salon du Livre de Paris, voici presque 10 ans, alors qu'il dédicaçait sur le stand Pygmalion. J'ai donc sa signature, avec un petit mot gentil, sur son ouvrage sur les Gaulois. Mais, nouée par la timidité, je n'avais pas osé lui dire tout ce qu'il représentait pour moi...
Cet homme est un de ceux auxquels je dois beaucoup. Ses écrits sur les Celtes m'ont ouvert des pistes lumineuses vers moi-même. Récemment, je lui avais envoyé, en matière d'hommage, mon roman Les Débris du Chaudron, qui n'aurait jamais existé si je n'avais pas lu ses essais et travaux. Je caressais un rêve : qu'il trouve le temps de le lire, et que nous puissions échanger quelques lettres. J'avais envie qu'il soit fier de cette quasi-disciple qu'il ignorait avoir. Mais son état de santé n'a pas permis que ce rêve se concrétise.
Ce soir je suis en larmes. Pour moi, pour ses proches, pour mon amie Céline Guillaume, écrivain, dont il était devenu le grand-père de coeur. Dans l'un de ses derniers livres, paru chez Ouest France, et que j'ai acheté voici peu, Jean Markale défendait la place de la Wallonie dans le monde celte. Lire ceci m'avait fait un bien fou. C'était un peu comme légitimer la non-bretonne que je suis (une tare, aux yeux de certains, puisqu'à ce titre on m'a même interdit d'étudier le breton).
C'est un grand monsieur qui est parti. C'est un grand monsieur que les Belles Gens accueillent désormais à leurs côtés.
Saturday, November 15, 2008
Chant dessus dessous
(Ecrit pour partie à la gare de Rennes et pour partie à Ozoir-la-Ferrière, aux heures d'attente littéraire, sur un grand bloc de feuilles quadrillées, avec une petite musique me trottant dans la tête) :
Je sais l'orage à la fontaine
Et l'aile imprégnée de sang noir,
Le soupir de la châtelaine
Errant en ruines de manoir,
Je sais le cri de l'épousée
Drapée dans le blanc du linceul,
Et le regard trop aiguisé
Guettant l'enfant voyageant seul.
Je sais le temps qui va dessus,
J'entends les gens qui vont dessous,
Je sais combien sont tant déçus,
Tout ce qui meurt et se dissout.
Je sais la nuit dans le soleil
Et le corbeau privé de blanc,
Le Diable écorchant les orteils
A l'assemblée des faux semblants ;
Je sais où vont les enragés,
Le sang jailli des quatre veines,
Et le grand sourire égorgé
Que Dieu conserve en son haleine.
Je sais le temps qui va dessus,
J'entends les gens qui vont dessous,
Je sais combien sont tant déçus,
Tout ce qui meurt et se dissout.
Je sais l'orage à la fontaine
Et l'aile imprégnée de sang noir,
Le soupir de la châtelaine
Errant en ruines de manoir,
Je sais le cri de l'épousée
Drapée dans le blanc du linceul,
Et le regard trop aiguisé
Guettant l'enfant voyageant seul.
Je sais le temps qui va dessus,
J'entends les gens qui vont dessous,
Je sais combien sont tant déçus,
Tout ce qui meurt et se dissout.
Je sais la nuit dans le soleil
Et le corbeau privé de blanc,
Le Diable écorchant les orteils
A l'assemblée des faux semblants ;
Je sais où vont les enragés,
Le sang jailli des quatre veines,
Et le grand sourire égorgé
Que Dieu conserve en son haleine.
Je sais le temps qui va dessus,
J'entends les gens qui vont dessous,
Je sais combien sont tant déçus,
Tout ce qui meurt et se dissout.
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